Êtes-vous victime de votre biais de cohérence?

Bonjour à tous,

aujourd’hui, nous allons traiter d’un sujet à la croisée des disciplines : psychologie, soft skills, coaching, business et bien d’autres encore. Nous allons parler du mécanisme bien étrange qui nous fait attendre un bus 15 minutes de plus alors qu’il aurait du passer il y a 5 minutes. De cette affreuse pathologie qui fait que lorsque nous appelons un ascenseur, nous l’attendons, même quand l’ascension qu’il nous évite est au final plus courte que l’attente pour l’avoir… Nous allons parler de notre biais de cohérence et de comment nous pouvons en sortir.

 

Est-ce mal d’être cohérent?

Non être cohérent c’est ce qui fait qu’à force d’acte posés dans la même direction, avec la même intention, nous avançons vers nos objectifs sur le moyen et long terme. Par contre, être TROP cohérent peut poser problème. Nous y reviendrons.

La cohérence est très utile. C’est notamment elle qui vous évite de détruire tout ce que vous construisez, c’est aussi elle qui vous évite certains faux pas dans votre vie quotidienne, aussi bien professionnellement que personnellement.

La cohérence, c’est aussi ce qui vous permet de planifier sur le long terme, d’attendre le bon moment avant d’agir et de créer une recette du succès qui vous correspond. Par contre, c’est aussi ce qui vous maintient dans certaines positions limitante, vous empêche de prendre une décision délicate ou vous force la main.

 

Dépister son biais de cohérence.

Je vais vous narrer une histoire personnelle.

Cela fait maintenant 3 ans que je suis coach. 3 ans que je construis une entreprise qui doit me faire vivre de mon « art ». 2016 a été l’année la plus profitable professionnellement et personnellement que j’ai jamais connu. Pourtant, j’ai eu une période de doute profond à la rentrée de septembre.

Alors que j’aime mon indépendance, la flexibilité que j’ai dans ma vie professionnelle, j’ai failli tout plaquer. Pas parce que j’en avais assez des prospects qui flanchent dès qu’on parle prix ou parce qu’on me dit souvent que je suis trop jeune pour ce métier (indice: non, le coaching est une posture). Tout simplement parce qu’on m’a proposé un poste. Un emploi en CDI, avec de belles compensations, de belles missions et surtout un certain degré d’indépendance. Un contrat qui me permettrait de rentrer dans la confrérie des jeunes parents, nouveaux propriétaires en CDI avec une vie planifiée devant soi.

(Je n’ai rien contre cette confrérie, 80% des personnes qui comptent dans ma vie personnelle y sont. Simplement, je ne sais pas si c’est ce que je veux pour moi. )

En septembre, cette proposition d’emploi a déclenché chez moi une période de doute. Tout simplement parce que je ne savais pas si mon refus du poste et ma posture vis à vis du processus de candidature était lié à mes aspirations profondes ou à mon biais de cohérence.

Dans ce cas comme dans d’autres, c’est notre biais de cohérence qui peut nous empêcher d’évoluer, de nous transcender et de devenir la personne que nous souhaitons être. Les exemples du bus ou de l’ascenseur montrent combien ce biais est inscrit dans notre vie quotidienne. Pourtant, il est tout aussi présent quand nous sommes à la croisée des chemins. C’est cohérent, puique c’est toujours le même intellect qui prend les décisions: le votre! Le biais de cohérence peut vous inciter à rester dans votre zone de confort, à continuer une entreprise vouée à mal terminer… Bref, il est bon de le dépister!

Imaginez bien qu’après 3 années à construire quelque chose, devoir tout fermer pour créer le projet de quelqu’un d’autre était un sacré pas à franchir. Du coup j’avais un double dialogue interne: « tu vas pas tout fermer après 3 ans de travail acharné » et « quelle partie de toi guide ta réflexion? ».

Parfois, cela se résume à cette question « qui guide ta réflexion? ».

Nous avons tous des parties internes, il existe même des protocoles de recadrages en PNL sur le sujet. Dans 100% des cas, leur but final est notre bien-être, c’est juste qu’elles ont des manières particulières de l’exprimer.

Dans le cas de ce choix, j’ai du déterminer si ce qui guidait mes actes: était-ce mon envie de créer ma vie rêvée ou mon biais de cohérence.

Après tout, j’avais régulièrement des pensées du type « ce serait dommage de tout fermer alors que ça commence à bien marcher ». En général sur ce type de réflexions, le biais de cohérence n’est pas loin.

Pour dépister son biais de cohérence, il faut s’écouter et se distancier.

Même dans la forme de nos pensée, notre biais peut être perceptible, écouter les formulations est donc essentiel. Quand ce n’est pas sur la forme de nos pensées que nous pouvons agir, il faut nous distancier de la situation.

Analyser les données et voir si la décision prise est cohérente avec les objectifs à long terme, les aspirations profondes et les valeurs de la personne.  Une aide extérieure est parfois utile pour se distancier.

Au final, je n’ai pas pris le poste, mais j’ai tiré mon épingle du jeu d’une autre manière.

Dans tous les cas, vous devez interroger vos actes en cas de doute. Peut-être qu’un biais de cohérence est camouflé quelque part!

Bon weekend.

William

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