Bonjour à tous,
Comme promis la semaine dernière, nous allons consacrer cet article à l’écologie du changement. Nous allons voir comment interroger un objectif, un changement de vie pour voir s’il est désirable, sain, réalisable… Mais commençons au début.
Écologie du changement
Le changement pour le changement n’a jamais été une solution. Le changement pour une amélioration de la situation oui. Certes, parfois, le fait de commencer à changer peut nous montrer la direction dans laquelle nous voulons aller (faut secouer sinon la pulpe, elle reste en bas comme dirait l’autre). Pourtant, un travail sur soi a aussi un impact sur les autres, tout comme travailler sur un domaine de vie en impacte d’autres. Dur dur de savoir comment bien calibrer le changement.
Entre ici la notion d’écologie du changement. Un changement écologie, c’est un changement qui va trouver sa place dans un contexte donné, faire en sorte que la niche écologique dans laquelle il s’intègre en soit améliorée et non dépréciée. Le changement écologique au final, c’est une évolution qui ne passe pas par une période de terre brûlée et qui ne détruit pas ce qui a été construit par ailleurs.
Nous avons une vision étrange de nos vies. Nous les considérons comme des touts indivisibles et comme des zones indépendantes à la fois. Le côté tout indivisible c’est en général quand nous voulons le pack toutes options (super job, chouette vie de famille, temps pour soi, couple épanoui, vie sociale et culturelle développée…) tout le temps et en même temps. Je ne dis pas que c’est impossible, je dis juste qu’il faut commencer par quelque part. Le côté zones indépendantes c’est quand nous pensons qu’en changeant de job, cela n’aura aucune incidence sur notre vie personnelle ou sociale.
Dans les faits, c’est bien différent. Votre décision de vous mettre au sport va impacter votre vie personnelle, professionnelle et amoureuse, et c’est tant mieux ! Cependant, nous ne parlons pas seulement des résultats mais également des efforts qu’il va falloir fournir pour y parvenir. Bref, un changement écologique vise à améliorer ce qui peut l’être sans détruire ce qui est déjà satisfaisant.
L’écologie du changement ou comment ne pas planter une orchidée dans une décharge…
Sauf si on sait ce qu’on fait.
Imaginez, vous êtes une femme, en couple avec enfants, votre emploi vous passionne, votre vie personnelle est génératrice de bonheur, vos enfants sont géniaux. Vous avez un timing serré et même si votre moitié vous aide comme il se doit, vous avez du temps pour vous mais peu. Un jour, on vous offre une initiation au golf et là c’est la révélation, c’est un sport qui allie tout ce qui vous plait : concentration, grand air, décorum… De cette initiation, vous passez amatrice et de temps à autre vous passez une journée à ruiner une balade comme disait Twain ou Churchill (selon qui nous décidons de croire). Jusque-là, c’est un changement qui est écologique, aucun autre domaine de votre vie ne souffre de cette nouvelle passion. Le job roule, les enfants sont épanouis, votre couple harmonieux…
Puis viennent les tournois, vous partez plus longtemps et essayez de tenir bon niveau boulot, couple, enfants… le golf devient toxique, ou bien c’est votre travail qui l’est, vous ne savez plus… 40h semaine au bureau, 2 jours de tournoi le weekend ça commence à peser sur la vie personnelle, mais vous ne voulez pas arrêter. Si nous faisons un accéléré de l’histoire, à situation constante, un burnout se prépare tranquillement, à un moment ou à un autre, tout le monde touche sa limite. Et si vous ne la touchez pas, ce peut être votre employeur, votre moitié ou vos enfants…
Loin de moi l’envie de vous miner le moral, je souhaite juste vous montrer comment un changement personnel peut passer d’écologique à toxique.
Imaginons quelques changements marginaux. Au lieu de garder un emploi à temps plein, vous prenez un temps partiel, au lieu de continuer en tant qu’amateur, vous devenez classée et avez accès à de meilleurs tournois qui, si les résultats sont là, vous permettent de compenser la différence de revenus. Puisque vous avez maintenant plus de temps pour le golf, ce dernier n’impacte ni votre vie de couple, ni votre vie de famille qui restent harmonieuses…
Le changement écologique et son déploiement sont souvent oubliés dans le développement personnel. On nous dit souvent « changez de vie ! » oui mais pas à n’importe quel prix. Après tout, ce n’est ni le coach, ni l’auteur du bouquin que vous êtes en train de lire qui a construit votre vie, c’est vous et vous seul(e) devez décider si vous souhaiter faire table rase du passé dans un domaine de vie ou dans tous les domaines de votre vie. C’est vous qui devez décider si vous adaptez l’existant à la nouveauté ou non…
L’écologie du changement, c’est sa désirabilité, son timing et bien d’autres choses encore mais surtout c’est une question de construction de projet. Si vous construisez bien votre projet d’évolution personnelle, alors votre changement sera écologique et bénéfique, sur le domaine de vie concerné et sur votre vie en général.
Vous avez la capacité de le faire, avec ou sans aide, et tous ceux qui peuvent dire ou penser le contraire ne sont rien.
Bon weekend.
William
Super article ! En effet, le changement est trop souvent associé au dénigrement de notre vie actuelle ce qui nous renvoie une image négative de nous même et rend le changement toxique comme tu le dis très justement 🙂
Merci d’avoir mis des mots sur ce phénomène.
Merci de ce retour Leïla! S’il t’as plu, tu peux le partager histoire de propager l’idée 🙂