Responsabilité, développement personnel et vie citoyenne

Bonjour à tous,

Une erreur de programmation a décalé l’article de vendredi qui portait sur la gestion de projet (vous l’aurez donc prochainement). Je profite des récents événements politiques pour vous livrer un article sur la notion de responsabilité en développement personnel. A un moment où on explique des résultats d’élection en pointant du doigt des fautifs (hommes et femmes politiques, médias, réseaux sociaux…), j’ai eu envie de vous partager un point de vue professionnel et personnel sur le sujet. Loin du billet politique opportuniste, cet article souhaite vous transmettre une vision plus large des situations qui émaillent votre quotidien.

 

Responsabilité et développement personnel

La notion de responsabilité en développement personnel est centrale. Dans la mesure ou le coaching a pour but de replacer l’individu dans une posture d’acteur, cette responsabilité devient centrale. Avec cette responsabilité, nos expériences et pensées quotidiennes deviennent des choses sur lesquelles nous pouvons agir. Loin d’être spectateurs de notre vie, nous (re)devenons acteurs de chacun de ses instants et (re)prenons conscience que nous sommes les architectes de notre grandeur et de notre décadence. Bien entendu, tout cela s’entend « jusqu’à un certain point » et nous y reviendrons.

Cette notion de responsabilité devient essentielle quand nous portons un projet de transformation de notre vie. Si nous décrétons que nous avons un contrôle (pas un contrôle absolu, un contrôle) sur les actes que nous posons, sur les situations que nous vivons et sur la destinée que nous nous créons, tout change. Nous avons donc la responsabilité de réfléchir avant d’agir, mais également la responsabilité d’assumer nos choix ou non choix (même si ne pas choisir est déjà un choix…). Bref, après la mise en responsabilité légale de nos 18 ans, cette responsabilité là porte sur d’autres dimensions plus personnelles et professionnelles.

Vous vous sabordez en entretien d’embauche parce que la personne en face de vous a eu une réflexion indélicate/inappropriée ? Votre responsabilité. Vous n’êtes pas responsable de la grossièreté de la personne en face de vous, vous êtes responsable d’avoir pris le mors au dents.

Vous manquez un rendez-vous important parce que votre enfant est malade ? Votre responsabilité. Vous n’avez pas rendu sciemment votre enfant malade (enfin, j’espère !) mais vous avez décidé d’accorder la priorité au fait d’être devenu parent face à votre rôle professionnel.

Vous vous retrouvez dans un pays ou le second tour des élection ne représente pas votre opinion ? Votre responsabilité. Vous n’avez forcé la main de personne mais avez décidé de rester chez vous plutôt que de vous impliquer pour le candidat qui représentait vos opinions.

 

Ce qui est essentiel avec la mise en responsabilité des individus c’est qu’à terme, nous perdons notre capacité à râler et à nous plaindre pour développer notre capacité à agir. Dans un contexte où la tendance est au commentaire de l’action plutôt qu’à l’action en elle-même, ça peut changer les choses.

Dans le cadre du développement personnel, ce qui est central avec la notion de responsabilité c’est de faire passer le client d’une posture passive à une posture active, d’une posture de réaction à une posture de proaction.

Responsabilité, un juste équilibre

Se responsabiliser est une bonne chose. Je suis persuadé que cela nous facilite le passage à l’acte, la transition vers une vie que nous choisissons, vers une posture plus conquérante, même quand il s’agit de se reposer ou de moins travailler !

Cependant, j’aimerais attirer votre attention sur un point essentiel : nous ne sommes pas responsables de tout. Avoir une part de responsabilité et porter sur ses épaules n’est pas la même chose. Nous ne sommes pas la cause de la misère du monde par contre, nous pouvons faire notre part pour la soulager. Le plus simple est de partager l’histoire suivante qui a inspiré Pierre Rabhi pour son mouvement les Colibris :

 

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Il en est de même avec notre responsabilité, notre part et rien d’autre.

 

Responsabilité et élections présidentielles

Je ne compte pas vous parler de mes opinions politiques dans cet article. Ceci dit, ce matin après les résultats du premier tout de l’élection présidentielle française, j’ai été ébahi par le discours condescendant des journalistes. Ces derniers n’avaient de cesse de pointer des hommes et femmes politiques comme responsable de la situation (peu importe le résultat d’ailleurs, c’est ce qu’il font). Si le chômage ne baisse pas, c’est la faute au gouvernement, si tel parti passe ou ne passe pas, c’est sa faute ou celle d’un autre parti qui l’a parasité. Si un parti s’estime lésé, c’est la faute au médias qui ont mal fait ou trop bien fait leur travail…

Au final, le résultat du vote, c’est l’expression des responsabilités de chacun. Cela devrait être traité comme tel. Le jour ou nous traiterons nos concitoyens comme des personnes responsables et que nous cesserons de les prendre pour des moutons dirigés d’enclos en enclos par les partis politiques ou les médias, peut-être que nous pourrons agir avec le bien commun en perspective… D’ici là, nous entendrons encore des journalistes, des hommes et femmes politiques nous voler notre part de responsabilité et donc nous absoudre des conséquences de nos actes politiques.

Il est temps que nous nous rendions compte que nous sommes sans cesse infantilisés en tant que citoyens et que cela a une influence non seulement sur notre vie politique mais également sur notre développement en tant qu’adultes.

Bonne semaine.

William

 

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