Où est l’ego dans tout ça?

Bonjour à tous,

A la faveur d’une discussion avec un ami coach, nous avons échangé sur nos pratiques et il m’a transmis un questionnement qui est devenu une nouvelle habitude pour moi. La place de l’égo est un questionnement central pour certaines écoles de coaching mais pas nécessairement pour la mienne. Ce qui est certain c’est qu’en travaillant sur le sujet, j’ai trouvé quelques éléments qui peuvent alimenter votre réflexion personnelle.

 

A l’aube, un amalgame

Malgré mon amour pour les définition, dans ce cas le terme Ego ne suit pas la définition psychanalytique habituelle. Je nomme égo ce qui a un lien avec la conscience de soi, les valeurs, les peurs et les croyances.

N’allez pas croire que je néglige l’aport de la définition susnommée, c’est simplement que je la sait tellement discutée que je préfère utiliser le terme à ma anière plutôt que d’alimenter un débat pour lequel je ne suis pas outillé. Connaissons nos limites, c’est le début de leur dépassement.

Note Ego est toujours là, dans notre manière d’être, de vivre, de réagir et d’agir mais surtout, il a champ libre dans notre conscience. C’est la petite voix qui dit que c’est pas juste qu’unetelle réussisse là ou nous luttons. C’est cette voix qui nous empêche de mettre telle tenue, de peut du qu’en dira-t-on… Bref notre égo peut être notre meilleur allié comme notre plus lourd boulet. Surtout quand il est déclenché inopinément.

 

Et au milieu se trouve la pratique

Il est parfois rassurant de voir que les dynamiques interne des individus restent déclenchées par des pratiques. Je m’explique. A lire de nombreux ouvrages de coaching, de développement personnel, il semblerait que notre intérieur soit tellement riche que nos croyances, valeurs et autres pourraient évoluer sans contact avec l’extérieur.

Je suis assez perturbé par cette notion dans la mesure ou pour moi, évoluer est lié avec le fait de partager, vivre et expérimenter. Il me semble difficile de créer quoi que ce soit sans une injection d’ADN de temps à autre.

Dans tous les cas, les pratiques des uns deviennent les prises de conscience des autres, ou les griefs…

Un exemple?

Imaginons que vous êtes en train de démarrer une activité, n’importe laquelle. Qu’en allant a un événement, vous voyez cette personne qui fait la même chose que vous, qui est un peu plus loin sur le chemin que vous aimeriez emprunter. Son aisance, sa posture, ses éléments de langage sont autant de données que vous pourriez absorber et utiliser à votre manière. Pourtant, vous ressentez un malaise face à son ouverture, une pointe de jalousie vis à vis de son aisance voire un rejet profond de ses éléments de langage.

Est-ce vraiment votre pratique qui vous positionne ainsi ou votre égo ?

Est-ce la pratique de la personne qui vous perturbe ou est-ce autre chose ?

 

Cet exemple est tiré d’une conversation que j’ai pu avoir. Il est régulièrement dit que dns toute profession, il faut tuer le père pour se créer une identité. J’en sais rien. Ce que je sais c’est que nous passons tous par une phase d’affirmation de notre pratique unique, de nos valeurs et de notre vision et qu’elle passe parfois par une certaine condescendance envers les autres pros. Avons-nous raison? Encore une fois, comme souvent en coaching (voire dans la vie) ça dépend.

 

Au final, questionnons l’ego

Comme souvent, le salut passe par la réflexivité. Alors oui, c’est un réflexe d’ancien étudiant en sociologie, mais aussi de tout psychologue. En cas de doute, questionnons la pratique et sortons en une idée à creuser sur le moyen terme.

Car si l’ego peut mener à des fulgurances de mauvaise foi, des situations parfaitement horribles et des élans de compétence, son questionnement ne peut avoir lieu que sur le moyen à long terme.

Piqué au vif dans votre égo, dans vos valeurs, comment pourriez-vous tirer les conclusions qu’il faut d’une situation ? Une analyse froide de la situation permet une meilleure modélisation et donc une meilleure analyse. Cela peut-être difficile à faire, compliqué à accepter mais parfois, le mieux est de dépassionner le débat. Comme certains matches de foot sont délocalisés, Comme certains procès qui sont déménagés, le questionnement de l’égo ne peut avoir lieu à chaud.

 

En plus de la chronologie de questionnement, sa teneur compte aussi.

Lors de mes études de sociologie, un professeur de statistiques nous avait donné un exemple de question mal posée. Cette question avait fini dans une enquête sur les pratiques d’hygiène bucale des français : « Est-ce que, comme 2 français sur 3, vous vous lavez les dents 1 à 2 fois par jour ? ». Alors que le but de cette enquête était de récolter des données fiables et neutres, cette question était tellement biaisée que les répondants se sentaient obligés de répondre oui, même si leur pratique était différente. Je me permets cette digression pour vous sensibiliser à la manière dont vous formulez votre questionnement intérieur.

Par exemple : « Pourquoi est-ce que je réagis toujours comme ça » est une mauvaise question. Le toujours est une généralisation et la question en entier une accusation. Préférons « quels sont éléments qui m’ont fait réagir ainsi ? » suivi de  » Est-ce la première fois ? » avec enfin « Quels enseignements est-ce que je peux en tirer ? ».

Je pense prochainement écrire un article sur les limites de la bienveillance à priori mais dans ce cas précis, cette dernière est essentielle. Afin de sortir d’une pratique qui vous porte préjudice, afin de tirer les enseignements nécessaires d’une situation, une certaine bienveillance est essentielle. Cependant, évitons de confondre bienveillance et aveuglement. Comme souvent, c’est une question d’équilibre et d’honnêteté. Les données récoltées ne vous plairont peut-être pas mais si elles sont fidèles à la réalité, elles vous permettront d’évoluer et de changer, pour qu’à terme, les données récoltées vous fassent sourire.

 

Je vous laisse là-dessus.

Bon weekend.

William

 

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